Les ateliers ouverts 2013
Date de création: 21 Jul 2014 / 1356 Vue(s)
Les Ateliers Ouverts de l’Institut supérieur des Arts et Métiers de Sfax
Le 29, 30, 31 Janvier 2013

Repenser le quotidien « Les Ateliers ouverts »

Cette manifestation permet aux enseignants de l’institut supérieur des arts et métiers de Sfax disposant d’un atelier de présenter leurs activités.

C’est un moment de croisement pour les visiteurs et le grand public de s’ouvrir à la variété de talents locaux, et pour les enseignants de montrer leur travail au sein de leur espace de création. C’est enfin une façon insolite de découvrir les capacités des étudiants participant à cet événement où les ateliers viennent se croiser entre eux pour aboutir à une création unique et qui porte le nom de tout le monde.

« Repenser le quotidien », le titre de cette manifestation dont la présence généreuse des enseignants est l’empreinte est un emblème pour l’institut supérieur des arts et métiers de Sfax.

Un lieu de croisement artistique plastique et pédagogique, un espace où s’élaborent de créations intéressantes entre les professeurs et les étudiants. C’est pourquoi cette manifestation trouve automatiquement sa place ici. Le public s’interroge à travers les œuvres réalisés sur ce dialogue ouvert entre enseignants et étudiants.

Il ne s’agit bien entendu pas de provoquer la dispersion pas plus que de rapprocher l’insolite mais au contraire d’esquisser, par un fertile de tour de nouveaux horizons. L’ensemble de spécialités étudiées à l’institut supérieur des arts et métiers de Sfax ont constamment besoin de l’autre pour s’enrichir, une autre ouverture sur le monde extérieur dans les yeux du public qui peut former la trilogie de « enseignant, étudiant et public ».

Le département d’arts plastique et de design, organise dans le cadre de ses manifestations annuelles, ce genre de croisement artistique intitulé « Les ateliers ouverts », cette manifestation qui rassemble plusieurs enseignants de deux départements répond à la mission de l’institut supérieur des arts et métiers de Sfax qui est de favoriser les rencontres artistiques avec des perspectives pédagogiques nouvelles dans un cadre d’échanges culturels techniques, et scientifiques entre enseignants et étudiants.

La manifestation présente les travaux élaborés dans le plus grand champ du croisement entre les spécialités pratiquées dans le domaine artistique et plastique et au-delà de leur frontière. Les œuvres qui seront présentées ici sont plutôt marquées par le geste, l’inscription plastique, le concept et le rythme générateur du quotidien.

A leur manière et selon leur singularité, les enseignants explorent avec leur étudiants une contemporanéité ouverte aux échanges, aux correspondances et aux interférences entre artiste et public.

L’ouverture vers l’autre, vers ses inventions et son imaginaire, est un mode de reconnaissance qui considère le croisement artistique dans le cadre universitaire, dans sa pluralité, sa diversité et ses échanges.
Mohamed REKIK

Sous le thème de ‘repenser le quotidien’, l’idée d’utiliser le papier journal comme médiateur a directement flashé dans l’esprit. Mais pourquoi le journal ? En fait, le journal ; cette publication ; est un support quotidiennement imprimé et renouvelé communiquant des informations littéraires, scientifiques, politiques,etc. Ce médiateur est lu par tous et chacun peu importe que l’information soit juste ou fausse.

N’oublions pas aussi le gigantesque rôle qu’a joué ce diffuseur d’information bidimensionnel durant la révolution tunisienne malgré la concurrence de plus en plus aigue de la part des médias audiovisuels, et notamment le facebook, ayant un impact plus impressionnant tout en propageant à tout instant chaque nouvelle information.

Arrêtons-nous un moment, fermons les yeux réferons-nous à l’activité, au déroulement et aux étapes qui donnent naissance à une page, une feuille puis à une pile de journaux ultérieurement distribués et publiés dans les kiosques, librairies, etc.

Ce dynamisme ne semble-t-il pas jaillir ou retracer les pas d’un itinéraire jalonné nommé ‘Révolution’ ? Et bien voilà que les deux journal et révolution semblent être en vrai symbiose !
Oui, c’est ce qu’on voulait émettre à tout passager entrant à notre espace (salle9), dont les murs étaient revêtus par les journaux tant collés linéaires tantôt froissés. Et sur ses revêtements des mots ont été peints comme presse, cliché, information, communication, récupération, lu de prèsvu de loin.

Mais le concept ‘récupération’ et le slogan ‘lu de près, vu de loin’ nous réfèrent à quoi ?
C’est justement récupérer les journaux accablant déjà les citoyens par leurs annoces et leurs donner une nouvelle valeur, dimension et présence. C’est légitimement, redonner vie à ce support archivé ou jeté dans la poubelle c'est-à-dire le ranimer. Le voilà donc ‘vu de loin’ revêtant les murs de notre atelier ravivant en nous les beaux souvenirs ainsi ceux les plus mortifiants après avoir été déjà ‘lu de près’.
Amin Haj Taieb

Au cours de la première édition de l’événement « Repenser le quotidien 2012/2013 », les étudiants de la spécialité textile et habillement, conjointement avec des autres spécialités, ont pu agrémenter notre quotidien, avec des créations qui transgressent le rituel académique, par des innovations plus originales. Des habits de mode mieux adaptés pour la vie de chaque jour et des occasions les plus festives.

Pour la première journée de ce workshop, les étudiantes ont présenté une parade de modèles de tendance 2013, ‘’haute couture‘’ et ‘’prêt-à-porter de luxe‘’, inspirée de griffe de certains stylistes de renommées tels que : Yves Saint Laurent, Christian Dior, Hubert de Givenchy, Coco Chanel et Nina Ricci et plus récemment, Giorgio Armani, Gianni Versace, Christian Lacroix, etc.

La deuxième journée, les étudiantes ont pu intervenir avec la technique de moulage en faisant recours à des vêtements usagés (de récupération) et délaissés dans un concept de customisation, afin d’attribuer une nouvelle valeur et un nouveau visage plus stylistique à leurs modèles.
Enfin, elles ont présenté une collection de modèles de haute couture et de prêt-à-porter s'inspirant du patrimoine tunisien, s'étendant du traditionnel au moderne (contemporain).

ORIGAMI - KIRIGAMI : Le Contrepoint au Contemporain

Depuis des siècles, les sculpteurs ont recours au papier, selon deux variantes majeures. L’une emprunte à la commodité : le papier est alors adopté sur le mode de la substitution (pour la légèreté par exemple) ; L’autre décline l’expérimentation : il s’agit d’exposer les potentialités intrinsèques de ce matériau.

Une coupe, une pliure et voici qu’une feuille de papier se transforme en un objet en trois dimensions. Avec notre expérimentation, le dilemme est joyeusement évacué, nous avons pris acte de ce que depuis longtemps le papier a perdu sa nature première d’ersatz : il ne remplace plus le métal. L’ère du simili est achevée ! Quant au processus exploratoire, les laboratoires de la recherche industrielle ont pris quelque avance. Nos expérimentations viennent après ceux qui se sont enquis de tous ces possibles : de là sans doute advient notre liberté. Voici du brut de décoffrage , du coloré dans la masse , déclinable en plusieurs épaisseurs , coloris , version souple ou rigide , lisse rugueuse , mate ou brillante , opaque ou translucide...

Au grand jeu de la création, nos sculptures jouent toutes ces partitions, généreusement, sans afféterie, en accord avec la nature même du matériau, abondante et joyeuse. Retrouvons le monde entier dans une seule feuille, grâce à un système précis de coupes et de plis.

Aux antipodes d’une prétendue pureté de la production artistique, nos origamis conjuguent l’artificiel comme notre seconde nature. Nous puisons la matière en direct de la production industrielle. Désormais, les objets en papier manufacturé constituent un véritable gisement. Alors, nous puisons dans ce réservoir infini ; on assemble, on compose de nouvelles formes, trafique celle qui existent déjà. Les objets prendront forme, en ouvrant et en renfermant une feuille de papier, en donnant un relief particulier au rapport entre la dimension spatiale et la dimension temporelle.

Combinaisons jubilatoires, leurs assemblages procèdent autant par affinité de formes que par association d’idées. La série des Origami(s) qualifie tout autant la mise en œuvre de la matière, son aspect enflé et translucide que l’apparence provocante des sculptures. En contrepoint, les Kirigami(s) découpées dans la masse renvoient à la platitude. D’autres sculptures sont composites, par leur mode de fabrication ou parce qu’elles livrent sans distinction l’œuvre et sa présentation.

Et comme pour affirmer que les arrangements sont infinis, quelquefois nous procédons vice versa : nous nous confrontons à la fabrication du plastique, du plexi, du métal et des alliages, en puisant dans le répertoire des formes du papier. L’esprit de l’actuel cherche alors à rattraper le souffle du passé.

A moins que l’inspiration n’agisse plutôt en élan de tendresse à l’égard des Origami(s) et des Kirigami(s) du Japon, et que la nostalgie soit décidément une composante de la modernité. A la manière du design, nous fabriquons des prototypes, jouons des différences dans la répétition... On croit avoir affaire à un original : le voici dupliqué, reproduit avec de légères variations ou même édité en série. Nos productions échappent aux catégories artistiques habituelles : l’authentique, le précieux, le rare sont mis en pièces, au point où un processus de commande différent se fait jour, comme si le projet l’emportait sur l’objet. A l’ère postindustrielle, la fabrication n’est plus une question sur laquelle les intentions butent. Et puisque seule la créativité compte, pourquoi ne pas valoriser le projet plutôt que sculpture ? A la différence du design, où les objets se veulent la promesse d’un paradis domestique, les sujets proposés libèrent du trouble, ils sont facteurs de petites perturbations, au sein d’un monde où les frontières entre hommes et technologies passent encore pour des barrières.

Leurs Origamis font écho à cette humanité de la technologie, loin d’un flirt avec les objets décoratifs. On ne sait plus si c’est la sculpture qui est représentation figurative ou le matériau qui aurait figure du présent.

La relation du sujet à l’objet reste indéterminée, on ne sait plus s’il est support ou supporté, s’il est attache ou entrave, s’il est à lui chainé ou enchainé. Comme pour perturber davantage, le procédé même de liaison des uns aux autres est variable : certaines pièces sont collées, d’autres encastrées ou simplement emboitées à la manière des Pop-up . Question d’adhérence sans doute, à rechercher de préférence du coté des procédés déjà là, industriels si possible. Logiquement, ils devraient bientôt recourir au collage ou clipsage ou à quelque autre procédé performant !

Cette liberté face aux objets -qui peuvent être fabriqués, copiés, achetés en gros ou récupérés- se double d’une relation tout aussi libre à l’espace. Nous inventons des formes, façonnons des découpes qui à leur tour forment un espace, le découpons nous y intégrons... La mise en situation relève elle aussi d’un entre-deux déroutant. L’écrin clos et blanc de la salle d’exposition ou de la galerie convient-il le mieux à nos productions. Le hall d’un centre commercial, le rond-point d’un croisement, une façade de rue ne seraient-ils pas des lieux mieux appropriés ?

Sans doute les « sculptures » aspirent-elles assimilées, comme pour engendrer une relation nouvelle avec leur milieu. Alors même que nombre de sculpteurs interrogent le rapport à l’environnement par leurs œuvres, nous sautons à pieds disjoints avec une bonne dose d’humour. On a l’impression que nous avons déplacé la question : tout lieu se prête à l’accueil de leurs pièces, aucune Origami n’est saugrenue nulle part, ou alors c’est que toute poésie est déplacée.
Dr. Sami KLIBI - Maitre Assistant à l’I.S.A.M.Sfax
Ateliers ouverts à l’I.S.A.M.Sfax / 29-30-31 Janvier 2013 /Atelier : ORIGAMI - KIRIGAMI

 
Dans le cadre des journées ateliers ouverts organisés par L’Institut des Arts et Métiers de Sfax sous le thème « Repenser le quotidien » on a organisé l’atelier RAKU,une technique qui demande au préalable la préparation des matériaux adéquats telle que la pâte Raku constituée de chamotte « une terre cuite broyée » mélangée au talc et la silice.

Notre intervention s’est restreinte au façonnage , tournage , à l’estompage et au coulage dans des moules en plâtre , préparés à l’avance à l’aide de pièces utilitaires tels que les bols ,les plats et les tasses . Notre objectif est de détourner ces objets domestiques faisant partie de notre quotidien pour être l’objet d’une ou des interventions plastiques en agissant sur la couleur, la matière, la forme et la texture. Les pièces sont disposées sur des planchers et on a invité nos collègues et les étudiants à intervenir là-dessus avec les colorants et les oxydes déjà préparés, une initiative visant à impliquer le visiteur dans l’acte.

La technique RAKU, une technique de cuisson des émaux, trouve son origine dans les cérémonies rituelles de thé japonaise, une cuisson rapide allant de 30 min à 1h30 min, consiste à défourner des objets à des températures comprises entre 920 c° et 980 c° où l émail atteint sa maturation.

Les mêmes pièces défournées, à l’aide de pinces métalliques, sont puisées dans un matériau combustible tel que les coupeaux de bois pour subir à la fois une réduction et un enfumage pendant quelques minutes. L’objet retiré de la chambre de réduction, est immergé dans l’eau froide, pour arrêter la réduction et subir un choc thermique, donnant à l’objet des effets de lustre et de craquelure dans l’email, d’où l’apparition de parties noircies dans des zones de retirement de la couche émaillée donnant un aspect de patine ancienne.

Enfin ,l’ensemble de ces pièces a été disposé dans le lieu de l’intervention , d’une manière rythmique ,s’articulant entre l’ascendant et le descendant ,sous une blancheur enveloppant le support et une lumière jaillissante des pièces à l’aidede bougies allumées dans une envie de se réincarner dans le feu, le lieu de maturité.

L’Atelier de gravure : Aventure in/out

L’aventure picturale au sein de l’atelier de Gravure vise à mettre en situation l’acte de graver comme un acte annonciateur d’une prise de position à l’encontre du « quotidien » ; c’est une aventure qui repense les évènements de l’imminent et de l’instantané, par conséquent elle est réactive et anticipative .

L’espace de l’atelier de gravure se présente donc sous forme d’un espace « no limits » il opère à la fois in et out , c’est un espace protéiforme qui enveloppe des schèmes mordus par l’alchimie de la gravure , des plasticiens, des designers des architectes, tous engagés à vivre avec les étudiants des moments de convivialités picturales , des moments où le temps advient le temps de la création ; et le fameux quotidien se mue par la pensée et la praxis en un espace gravé qui ouvre le champs de l’interprétation et de la délectation visuelle.   
Mongi Wali
Atelier à ciel ouvert

Nous entendons dire par atelier à ciel ouvert, un atelier qui aura lieu à l’extérieur donc en plein air. L’espace de l’atelier peut être celui de la cours de l’école. L’atelier à ciel ouvert est l’espace de la communication par excellence. Sur le plan spatial, c’est une communication horizontale, verticale… qui abolie les limites tout comme l’objectif majeur de ces ateliers ouverts. Ainsi, ces ateliers seront l’espace d’échange qui dans l’espace de quelques heures auront un effet effervescent, contagieux et certes fructueux. On vous invite alors à mener cette aventure avec nous dans ce contexte de décloisonnement et de décontraction pour que cette expérience soit la première à Re-penser le quotidien, mais pas la dernière dans sont genre.

Rendre l’inutile utile : atelier de récupération.
Chéma GARGOURI H’BAIEB.
Abdesslem JRIBI.
Mohamed SAHNOUN.


Face à la routine, le quotidien de tout un chacun peut sembler monotone et banal alors que si on s’arrête pour y réfléchir on découvre à quel degré il incarne la dynamique. Une dynamique du quotidien et une dynamique au quotidien qui nous mène à le repenser de manière à le changer peut être l’améliorer en se surpassant, en s’aventurant sur de nouveaux terrains méconnus jusque la. Mais comment ?

Quant le thème des ateliers ouverts a été lancé, on s’était dit que la meilleure façon de « Re-penser le quotidien », le notre, était de s’intéresser à notre espace de travail à savoir l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax. Partant de ce fait et ayant une idée sur les objets, mobiliers abandonnés pour la pluie et le beau temps, le besoin de créer à partir de ce « capital matériel» devenu inutile s’est imposé. De la est née l’idée de rendre l’inutile utile. Par ce que nous avons vu dans ces objets entassés, entrelacés pour ne pas dire jetés, un potentiel autre que l’inutile. Notre imagination a commencé à transformer ces tas de ferraille en objets fonctionnels plus particulièrement en mobiliers pouvant meubler l’espace extérieur en continuité avec celui de la buvette. L’une des idées était aussi de transformer ce qui reste d’un mobilier qui dans une vie antérieure meublait les salles des cours en un mobilier multi usage pour la récréation. Un mobilier convivial. Une autre idée est apparu lors du déroulement de l’atelier c’est une séparation à base de module carré retrouvé sur les lieux des fouilles et qui a était développée par les étudiants.

Durant ces trois jours d’ateliers ouverts, le travail s’est fait sur place devant la buvette c'est-à-dire l’espace que nous avons choisi pour l’intervention. Chaque jour cachait une nouvelle découverte, une nouvelle idée, un nouvel objet. Avec les étudiants, nous avons poncé, soudé, cloué, peint, assemblé, accroché, transformé… et surtout fouillé dans les poubelles de l’institut pour chercher les perles rares qui ont composées ce travail afin d’orner la place de la buvette.

Pour conclure, nous dirons que cet atelier de récupération était, le temps de trois jours, un espace à ciel ouvert incarnant l’interdisciplinarité design/arts plastiques dans lequel les étudiants ont pu voir beaucoup de savoir faire, voir même de l’improvisation et comprendre que la créativité n’a pas de limites. C’était aussi une opportunité de les sensibiliser davantage sur l’environnement, leur environnement qui demeure indissociable de leur quotidien et auquel ils sont amenés à repenser chacun à sa manière afin de contribuer à son amélioration. Ceci dit, les trois jours d’ateliers s’achèvent officiellement mais espérons que l’effervescence ne quittera plus le quotidien de l’institut.